Clauses d’insertion sur le chantier Éole

Publié le 11 avril 2019
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Insertion par l'Activité Économique (IAE)
Achats Responsables

Le prolongement ouest de la ligne de RER E, Éole, est un énorme chantier de plus de 3 milliards d’euros. Les opportunités d’emploi pour les publics défavorisés sont à la mesure des enveloppes financières en jeu. SNCF réseau, le maître d’ouvrage, s’appuie notamment sur les facilitateurs des départements traversés pour que les entreprises de BTP choisies emploient des salariés en insertion sur leurs chantiers.

C’est le cas pour la rénovation de la gare d’Aubergenville-Elisabethville, dans les Yvelines, devant être adaptée pour accueillir les futures rames de RER en 2024. Activity, l’agence qui coordonne les facilitateurs du département, a déployé tous ses efforts pour permettre à une petite entreprise d’insertion de Chanteloup-les-Vignes, Bativie, d’accéder à une modeste part de ce chantier pharaonique.

Il a fallu de longues heures de discussion menées par la facilitatrice Alexandra Baller avec les nombreux services concernés pour déboucher sur une sous-traitance. C’est ainsi que l’entreprise de BTP SBM a finalement accepté de sous-traiter à Bativie quelque 7% de son marché, soit le lot peinture sur le garage de rames de la gare. Cela représente plus de 600 h de travail.

Sans doute peu convaincu par le dispositif des clauses d’insertion, le chef d’entreprise a accepté cette modalité de sous-traitance, et de formation, pour répondre aux exigences du maître d’ouvrage. Cette relation triangulaire est bien sûr la caractéristique de la mission des facilitateurs qui savent qu’un marché public associant une SIAE est le fruit d’un long travail préalable, notamment pour faire tomber les préjugés.

SBM a sans doute été surpris aussi par la persévérance de Corinne Antonni, la directrice de Bativie, qui a négocié durement sur le métré de peinture, sous-évalué au départ par la société de BTP. « Nous sommes dans l’insertion, certes, mais aussi dans l’économique ! Au bout du compte, nous avons réussi à nous entendre sur des prix tout-à-fait corrects », explique-t-elle.

Alexandra Baller, elle, est déjà sur d’autres fronts, comme la diversification des métiers ouverts à l’IAE, pour pouvoir offrir plus d’opportunités aux femmes.