L'association A.G.O.I.E. située dans le Val-d'Oise porte trois chantiers d'insertion ayant pour supports le second-oeuvre du bâtiment, les espaces verts, le reconditionnement et la maintenance de matériel informatique. 

 

Entretien avec Fanny Van Brederode, Directrice d’AGOIE

 

Pouvez-vous nous rappeler l’origine de votre association ?

En 1994, l'association AGOIE voit le jour pour pouvoir apporter des outils d'insertion aux jeunes du Val-d'Oise. L'association se développe jusqu'à créer en 2003 un premier chantier d'insertion (ACI) qui intervient sur le second œuvre dans le bâtiment. Un deuxième chantier d'insertion voit le jour trois ans plus tard, dédié à l’informatique puis enfin, un troisième en 2010, pour l'entretien des espaces verts

 

Combien de personnes sont-elles salariées et comment accompagnez-vous les salariés en insertion vers l’emploi durable ?

Nous avons 5 postes par chantier, et en moyenne, nous accueillons 30 salariés en insertion par an. Ceux-ci sont orientés par les éducateurs de clubs de prévention spécialisés et les conseillers de missions locales. Nous organisons une fois par mois un comité de suivi pour faire le point sur les avancées des salariés. L’accompagnement des salariés en insertion se fait au travers du développement des savoirs-être et savoirs-faire acquis sur le temps de travail « productif », dans le cadre des chantiers dirigés par les encadrants techniques. Il passe également par les rencontres régulières avec la Chargée d’insertion professionnelle. Des rencontres professionnelles et forums permettent aux salariés de construire leur projet professionnel.

Enfin, dans le plus de cas possibles, nous mettons en place des périodes de mises en situation professionnelle (PMSMP​), afin de permettre aux salariés de s’intégrer dans une entreprise, de se créer des contacts, de valider un projet professionnel. Nous nous appuyons enfin sur un réseau de partenaires et mettons en place de nombreuses formations.

 

Quels sont vos partenaires commerciaux ?

Dans un objectif d'utilité sociale, les travaux sont réalisés pour des associations, des bailleurs sociaux, des collectivités locales, des établissements ou des entreprises publics. Le chantier d'insertion informatique propose également ses services aux bénéficiaires du RSA et aux adhérents de l'association.

Nous travaillons notamment pour la SNCF, l'OPAC 60, ATD Quart Monde, la Ville de Montigny-lès-Cormeilles avec le soutien financier de Véolia.

 

Pourriez-vous revenir sur le chantier d’aménagement des friches ferroviaires que vous menez en partenariat avec la SNCF ? 

Nous bénéficions d’une convention tripartite avec la SNCF et Chantier Ecole, la SNCF affirmant sa volonté de mettre à disposition des espaces pour permettre aux structures d’insertion d’avoir des supports de travaux, Chantier Ecole assurant le montage et le suivi administratif.

La première convention portait sur l’aménagement de friches sur la gare de Pontoise. Le projet d’aménagement a été créé par notre association, s’appuyant sur des pratiques de développement durable et de gestion différenciée. Tout l’enjeu était de lutter contre les plantes invasives (Renouée du Japon, Buddléia, Clématite sauvage) pour favoriser le développement de la biodiversité, et créer des aménagements paysagers dans ce sens (parti pris de planter beaucoup d’espèces différentes).

Le projet ayant été achevé au cours de l’année 2010, nous avons pu intervenir sur d’autres gares, et nous avons valorisé et aménagé d’autres sites, notamment en gare de Méry-sur-Oise, avec la création d’un jardin d’inspiration impressionniste, Bouffémont-Moisselles, Montigny-Beauchamp. A partir de l’année 2013, notre partenariat a évolué, puisque d’intervention aux abords ou dans les gares sur des parcelles limitées, nous avons eu en charge l’entretien annuel de l’ensemble des espaces verts des gares concernées, soit 9 gares du Val d’Oise, tout en gardant une partie de création et d’aménagement paysager.

 

Quelles sont vos perspectives de développement ?

Notre association a mis en place pour deux de ses chantiers d'insertion (espaces verts et informatique), des pratiques de développement durable et de respect de l'environnement. En outre, nous essayons au quotidien de promouvoir ces pratiques, tant par la mise en place du tri sélectif au sein de notre association, que par la rationalisation de nos déplacements par exemple.

Notre troisième  chantier, portant sur les métiers du bâtiment second œuvre, n'est pas totalement inscrit dans cette démarche. Nous portons cependant attention à ce que les matériaux utilisés respectent les normes environnementales, que les déchets de chantiers soient triés et évacués de manière responsable, mais nous sommes persuadés qu'il serait pertinent de développer encore davantage ces pratiques. Outre l'impact au quotidien, l'enjeu est de permettre aux salariés en insertion de découvrir et de se former à ces pratiques responsables et aux métiers qui se développent en termes d'éco-construction et d'éco-rénovation. Nous avons pour objectif de développer une offre de travaux éco-responsables afin de promouvoir ces pratiques auprès de nos partenaires.