Razel-Bec est une entreprise de travaux publics qui compte près de 6000 collaborateurs. L’entreprise fait partie du groupe FAYAT, premier groupe français indépendant dans les métiers de la construction.

L’insertion socioprofessionnelle et les clauses sociales sont des questions transversales entre la Direction des Ressources humaines, les Directions Opérationnelles et celle des Achats.

Entretien avec Erika MAILLOT, Responsable Diversité, en charge du handicap et de l'insertion professionnelle des publics éloignés de l’emploi, Razel-Bec

 

Quel est votre profil ?

J'ai une expérience de 20 ans dans les ressources humaines, principalement dans le secteur de la construction. Depuis 4 ans, je travaille plus spécifiquement sur le champ du handicap et de l'insertion professionnelle des publics éloignés de l'emploi. A ce titre, j'ai préparé et obtenu un Master 2 en Insertion et Entrepreneuriat Social et Solidaire à l'UPEM.J'ai mis en place la mission handicap au sein du groupe

Razel-Bec dans le cadre de deux conventions avec l'AGEFIPH (2011-2012 et 2014-2015). Mon périmètre actuel couvre 3000 personnes et je gère un budget handicap de 400 K€ sur 2 ans. Je travaille également avec les opérationnels de chantier sur les problématiques d'insertion dans le cadre de la clause sociale.

Comment accompagnez-vous la mise en oeuvre des clauses sociales au sein de l’entreprise ?

Lorsque nous avons remporté un marché qui comporte une clause sociale, j’entre en contact avec les opérationnels de chantier ainsi qu’avec le ou les facilitateurs concernés. La clause n’est jamais identique et nous cherchons ensemble la réponse la plus adaptée selon le territoire et la nature du chantier. Je suis une « courroie de transmission » entre le facilitateur et l’opérationnel de chantier pour faciliter la mise en oeuvre de la clause. Lorsque nous avons de gros chantier, l’entreprise Razel-Bec met systématiquement en place

des contrats de professionnalisation ou des contrats d’intérim d’insertion avec une ETTI ou une ETT classique et un organisme de formation qui forme aux métiers de la profession. Les deux formations récurrentes sont la conduite d‘engins et le coffrage. Par ailleurs, nous sommes pilotes avec le réseau club face sur une opération de sensibilisation des opérationnels de chantier (chefs de chantier et chefs d’équipe). Nous avons réalisé un court module, en décembre 2014, sous la forme d’un atelier construit de toute pièce en partant des besoins des opérationnels. Nous avions pour objectif de mieux faire connaître la clause sociale et de renforcer les liens entre les encadrants techniques des SIAE et les opérationnels de notre entreprise. C’est une initiative que nous souhaitons reproduire.

Comment travaillez-vous avec les SIAE au niveau local ?

Nous avons souvent recourt à l’interim d’insertion et travaillons avec les ETTI et les GEIQ. Nous faisons également appel à des régies de quartier ou à des structures d’insertion pour le ménage de bungalows de chantier. Il est incontestable que la clause sociale permet aux structures de l’insertion et aux entreprises "ordinaires" de se rencontrer. Par contre, nous réalisons encore peu de « passerelles emploi » dans le cadre des clauses d’insertion car nos besoins en recrutement portent principalement sur des profils très techniques et des métiers de niches comme des ingénieurs structure, ingénieurs étude de prix, etc.

Quelles sont les pistes que vous envisagez pour améliorer l’intégration des publics en parcours d’insertion dans l’entreprise Razel-Bec ?

Nous avons besoin de structurer les dispositifs d’accueil et d’accompagnement des publics en parcours d’insertion. Les alternants de notre entreprise bénéficient du suivi d’un tuteur. Une forme de tutorat serait également bénéfique aux publics qui travaillent sur nos chantiers dans le cadre d’une clause sociale.